Une anecdote amusante à raconter ?
Ce n’est pas une anecdote à proprement parler. Je travaille le bois depuis des décennies. J’essaie de ne jamais devenir blasé. Je suis toujours surpris par la fraîcheur un peu naïve des attentes avec lesquels les enfants arrivent aux ateliers. Ils veulent tout de suite réaliser des œuvres très fines et complexes (des figurines de jeux vidéo, des armes, des œuvres artistiques). Alors quand je leur parle de cuillères, de bols, de lutins ou de renards de la forêt, ils me jettent des regards au mieux surpris (rires). C’est un des premiers apprentissages que je leurs transmets. Il faut commencer doucement pour bien maîtriser les gestes avant de persévérer.
Quel est ton bois préféré
Pour des petits objets, je dirai l’arolle (le pin des alpes). C’est l’arbre qui pousse le plus haut dans nos montagnes. Il est riche en odeur et sent divinement bon. Il pousse très lentement. C’est une force de la nature, mais sa texture est très souple et douce. J’adore ce côté paradoxal. De nouveau, on est dans la lenteur (rires) ! Sa souplesse permet de sculpter une foule de choses différentes.
Si tu avais une baguette magique, quel est l’élément du château que tu remplacerais par du bois ?
Je changerais une partie de la façade côté lac, en faisant plein d’ouvertures vers le soleil. Oh, je resterais modeste, pas besoin de tout abattre, les murs sont beaux (et solides !). Je donnerais un petit côté « chalet scandinave » à ce vénérable monument. Mais je ne mettrai pas de sauna ou de jacuzzi.