La sculpture est faite en bois de tilleul. L’armure et la coupe de cheveux sont typiques de la fin du Moyen Âge (quinzième siècle). Dans la main gauche, saint Georges porte un bouclier qu’il plante de manière badass dans la gueule du monstre. Malheureusement, le pauvre a perdu son bras droit dans la bataille. À l’origine, ce membre amputé devait tenir une épée ou une lance. Ce sont les armes qu’ils tient dans la plupart des représentations artistiques.
Le dragon n’est pas en reste. Il a lui aussi perdu quelques parties de son corps : sa patte arrière droite, trois doigts de sa patte arrière gauche ainsi que l’extrémité de sa queue. On dirait un lézard. Quelle humiliation !
La pire blessure reste quand même l’une de celles infligées à saint Georges. À une date inconnue, on lui a arraché son étui pénien pour ne pas dire plus, sans que l’on sache s’il s’agissait d’un accident, d’une blague ou d’un acte volontaire pour dégrader la statue. On a mal pour lui…
Si on quitte l’entrejambe pour remonter vers les yeux du saint, on voit qu’ils sont tournés vers le bas. Ce n’est pas par timidité ou pour vérifier la perte de ses attributs virils. La statue se trouvait peut-être en hauteur et contre un mur. L’arrière et les côtés n’étant pas décorés, ça veut dire qu’elle était faite pour être vue de face et en contre-plongée.