Tony, gardien, guide et grand voyageur

En direct des coulisses du château de Chillon™, découvrez notre équipe de chic et de choc.

Tony œuvre au château depuis 7 ans avec une bonne humeur contagieuse et un rire mélodieux. Il y débute comme guide et décroche ensuite une place de gardien. Amoureux de l’histoire, du patrimoine et de l’œnotourisme, notre Californien naturalisé a parcouru plus de 30 pays pour choisir de s’installer en Suisse et à proximité du château, s’il vous plaît ! Ce printemps, Tony partira à la retraite.

1) Qu’est-ce qui vous a amené au cœur du château ?

J’y travaille depuis 7 ans. J’ai commencé comme guide, pendant 2 ans. À ce moment, un gardien partait à la retraite, j’ai postulé et j’ai été très surpris et heureux d’être choisi. J’avais la qualité d’être assez à l’heure, c’est une valeur sûre en Suisse ! Auparavant, j’étais déjà guide touristique, au Canada, au Mexique et aux États-Unis, pour des voyages organisés. Je parle le français, l’anglais, l’italien, l’espagnol, l’allemand et le suisse allemand. En 1975, j’avais fait mon tour d’Europe en autostop, pendant un an et demi. C’est à ce moment que j’ai décroché mon premier emploi en Suisse, à Zermatt, en tant qu’animateur dans un hôtel. Puis, j’ai continué à voyager, pendant plus de 15 ans, en chantant de la musique country avec ma guitare. Par la suite, j’ai acheté un vignoble au Nouveau Mexique et ai joué au vigneron. En 1991, j’ai décidé de m’installer en Suisse, après avoir pas mal bourlingué. Lors des 7ères années, j’ai habité en Argovie et à St-Gall où j’ai appris des dialectes suisses alémaniques, que j’ai trouvés faciles et fascinants. D’ailleurs, le château de Rapperswill et son histoire m’ont fasciné. Il se trouve que j’ai grandi à Anaheim, en Californie, à côté d’un autre château, celui de Disneyland. En fait, j’ai toujours aimé l’histoire ; de comprendre le pourquoi du comment. Cela sert à reconnaître les schémas qui se répètent dans l’Histoire et à voir le présent. En 2012, en voyant que le marché économique changeait et qu’il serait difficile de gagner sa vie avec la musique, j’ai débuté au Vinorama pour présenter les vins de Lavaux et pour y guider les touristes. Ensuite, j’ai atterri par bonheur au château de Chillon™.

2) Quel rôle de personnage historique avez-vous interprété, lors de vos animations ?

Parfois, j’ai joué l’échanson du duc, pour goûter si le vin était bon et pas empoisonné… D’ailleurs, le jour de mon anniversaire, le 7 mars 2016, j’ai inauguré l’espace de la Verrée vaudoise avec une visite-dégustation que j’ai réservée spécialement pour ma famille. C’était la première fois que l’on utilisait la niche de la salle du Châtelain, dévolue à la dégustation de notre vin, le Clos de Chillon blanc et rouge. C’était extra !

Sinon une ou deux fois, j’ai chanté avec une collègue, en accompagnant nos voix avec ma guitare, comme un cowboy – même si je n’en suis pas un–, pour l’apéritif de Noël du personnel au château. Pour animer cette occasion, nous avons fait des chansons Christmas américaines avec grand plaisir.

3) Que préférez-vous au château ?

Ma passion, c’est ce cadre historique tellement intéressant et qui renferme encore quelques secrets… Quand je travaille, je dois me forcer à me concentrer sinon je vois quelque chose que je n’ai pas encore vu que je pourrais observer longtemps… un toit ou une pierre, par exemple. J’aime comprendre et trouver comment c’était avant. Il y a toujours des choses à redécouvrir.

4) Quelle est l‘endroit du château que vous aimez en particulier ?

La capella vetus. Cette chapelle se trouve sous la première cour. Elle a été un peu mise de côté, malgré son traçage au sol avec les pavés plus foncés qui délimite une partie de son pourtour. Pour moi, elle raconte l’origine du château. Il s’y trouve des indices au sous-sol, dans la pénombre, comme des ouvertures ressemblant à des fenêtres et même plutôt des éléments de défense, comme des meurtrières. J’ai à ce propos un projet en cours avec des historiens. To be continued…

5) Quel est votre objet favori ?

Le poêle de 1602 dans la Camera nova. Il se trouvait d’abord dans le château de Lutry et a ensuite été placé dans une salle à boire ou une sorte de taverne, juste à côté. Albert Naef (1862-1936), archéologue du canton de Vaud, l’a trouvé et l’a alors amené à Chillon. Le poêle a séjourné longtemps dans la salle du châtelain, no 13 puis dans la 30, la Camera nova. Tout est beau dans cet objet ; tellement élaboré qu’il est loin de n’être qu’un outil pour chauffer. Pour moi, c’est une véritable œuvre et quelqu’un y a mis son âme dedans, carrément !

6) Qu’est-ce que le château représente pour vous ?

Il est le témoin de 1000 ans d’histoire de vies individuelles, d’activités, de pèlerinages, d’actions militaires et de vie quotidienne. Je me sens fortuné de faire un tout petit peu partie de cette magnifique histoire du château en y travaillant. Et maintenant, nous vivons un événement assez historique, en raison de la pandémie, parce que le château est fermé depuis la première fois depuis 1000 ans ou plus car il y a toujours eu une trace humaine sur ce rocher. S’il est fermé, il n’a plus vraiment de fonction. Nous vivons un véritable drame, mais pour les mille ans du château, ce n’est qu’un instant…

7) Quel est l’événement que vous adorez ?

La réouverture future du château (ndlr. le 1er avril 2021) !

8) Avez-vous une anecdote à partager ?

Le plus rigolo pour moi, il y a 3-4 ans, une dame, prestataire pour une soirée au château, a perdu le contrôle de ses pigeons élevés pour des shows. Posés sur le toit de la tour de l’entrée, elle est restée pendant 3 jours à les appeler, presque désespérée. Pour finir, à chaque fois, que les membres de l‘équipe passait devant, on les appelait aussi pour qu’ils viennent vers nous… À un moment, il y a eu tellement de visiteurs qu’on a mis cette partie à l’abri du public. Enfin, on a réussi à les faire descendre. Heureusement, on a pu les attraper grâce à une cage et leur bonne volonté ! Je crois qu’ils avaient bien faim !

9) Bientôt, vous allez occuper vos journées autrement. Est-ce que vous avez préparé votre retraite ?

J’ai tellement de hobbies que je saurai m’occuper entre des recherches historiques, l’astronomie et la musique avec des concerts dès que possible. Comme j’habite à côté, je viendrai assez souvent quand même au château. Pour moi, c’est une expérience inoubliable avec cette chance de faire partie de cette vénérable bâtisse et de toute l’équipe, avec des collègues devenus de vrais amis.

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