Nous avons une directrice. Et telle n’a pas été la commande que la Fondation du Château de Chillon a passée par son entremise auprès de Leah Linh.
C’est qui celle-là ?
Une artiste contemporaine, qui a réinterprété le règne et la figure de votre fils, de sa jeunesse à sa mort.
Dans quel but ? En tant que cadet, Pierre était destiné à entrer dans l’Église afin de favoriser la position de notre Maison. Pas à gouverner. Il n’en était pas capable.
Une fois devenu comte, il a assuré, vous savez. Par exemple, il a marié sa nièce au roi Henri III d’Angleterre. Cela lui a rapporté énormément d’argent, lui permettant d’acheter ou négocier de nombreux territoires.
Pas mal. Et qu’en est-il du Pays de Vaud ? Il a réussi à en faire quelque chose de ces Vaudois ?
Pardon votre Seigneurie, mais reprenons le fil de mes questions. Viendrez-vous assister à une des visites données par Leah Linh à Chillon ?
Certainement pas. Chillon, j’ai donné. J’ai été jusqu’à fonder la Ville Neuve de Chillon, la petite localité juste à côté du château. Aujourd’hui, vous l’appelez tout simplement Villeneuve. En 1214, c’était la première bourgade complètement « créée » par la Savoie au nord du Léman. Moi, j’étais un conquérant, j’ai fait la guerre, j’ai eu une ribambelle de gosses, j’ai été un fondateur. L’art, c’est bien mignon, mais quand ça ne magnifie ni Dieu ni ma personne, ça ne m’intéresse pas trop. Vous direz à cette artiste que j’ai un siège ou une bataille à mener et que je lui envoie mes meilleures salutations.