Heureusement, l’histoire de cette horloge ne s’arrête pas après le départ des Bernois. En 1897, Albert Naef, le premier archéologue en chef du canton de Vaud, réalise que le mécanisme est endommagé et pratiquement hors d’usage. Il contacte un horloger de Granges-Marnand du nom de Louis Crot pour créer une nouvelle horloge. L’artisan travaille d’arrache-pied et livre la commande la même année. Le fruit de son labeur est installé à la place d’origine.
Un peu plus d’un siècle après leur mise en fonction, le nouveau mécanisme a hélas fini par rendre l’âme durant l’été 2017. Le remettre en fonction nécessiterait une restauration lourde estimée à plusieurs dizaines de milliers de francs, selon Maud Jenni Hédiguer, muséographe et responsable des collections au château de ChillonTM.
En attendant, l’ancien mouvement du 16e siècle est conservé avec ses contrepoids le long du parcours de visite, non loin de son emplacement originel. C’est un vestige important de l’artisanat suisse de la Renaissance. Quant à la cloche bernoise, elle demeure dans les combles de la tour, attendant patiemment de pouvoir à nouveau sonner pour les visiteurs, ainsi que les habitants de Veytaux et des environs.

Mécanisme de 1897 (c)Cristian Bortes