« Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » : cette phrase qui conclut souvent les contes de notre enfance montre une vision biaisée du mariage princier. Les alliances matrimoniales des membres de l’aristocratie sont l’une des clés de la politique dynastique au Moyen Age. Les princesses sont préparées dès leur jeune âge à endosser les rôles d’épouse et de mère. Bien éloignée des clichés romantiques, la réalité historique révèle des unions constituées de nombreuses étapes où les questions d’amour et de choix individuel n’ont pas leur place. Si les princesses ne participent pas au processus décisionnel qui conduit à leur mariage, elles peuvent endosser, grâce à cette nouvelle situation, des fonctions influentes au niveau domestique, politique et culturel. Ainsi, elles exercent un véritable soft power par leurs nombreuses commandes artistiques tant profanes que religieuses. Leur implication dans la vie religieuse en fait d’ailleurs les destinataires privilégiées d’ouvrages pieux richement enluminés. Par leur intermédiaire, de nombreux d’objets et œuvres d’art transitent d’une cour à l’autre favorisant les échanges artistiques.
CONFÉRENCIÈRES
Fanny Abbott : Historienne, conservatrice-adjointe au Musée historique de Vevey
Titulaire d’une licence en Lettres de l’Université de Lausanne et d’un master en Muséologie de l’Université de Montréal, Fanny Abbott a occupé un poste d’assistante en histoire médiévale à l’Université de Lausanne. Elle a mené des recherches sur les épices dans la comptabilité savoyarde, puis sur les comtesses et duchesses de la Maison de Savoie.
Nathalie Roman : Historienne de l’art.
Après une carrière hors du champ académique, Nathalie Roman a effectué une licence en histoire de l’art à l’Université de Lausanne. Elle termine actuellement une thèse consacrée à la commande artistique, entre la France et la Savoie, au début du XIVe siècle. Elle dispose d’une expérience variée d’enseignement dans plusieurs universités (UNIL, UNINE, Université Américaine du Caire, Université Populaire de Lausanne). Depuis septembre 2017, elle coordonne le Programme doctoral en Études Médiévales pour les universités romandes (CUSO) et intervient également comme guide-conférencière au Musée de l’Hermitage à Lausanne.